Brèves de square
S’il est bien un moment auquel aucun jeune parent parisien ou proche banlieusard ne peut échapper, c’est celui de la sempiternelle « promenade au square » .
En effet, ceux- dont je fais partie- qui s’entassent dans des appartements, ont régulièrement cette superbe occasion d’amener leur marmaille se détendre un peu les jambes, et profiter par là même de la chaleur et de la convivialité propres aux délicieux citadins stressés de la région parisienne.
Dans le square que je fréquente, les enfants sont fréquemment habillés à la dernière mode : vêtements de marque et autres baskets clignotantes sont de mise, et le parent accompagnateur, en général seul et ravi d’avoir écopé de cette corvée, est invariablement rivé à son smartphone.
S’il m’ arrive d’aller récupérer un enfant en difficulté et sur le point de chuter d’un tobbogan, le père arrive rapidement et sans m’ adresser un regard ni un merci, récupère son troll comme si j’allais le lui voler.
Récemment, j’ai vu aussi un père-tapoteur de sms récupérer autoritairement le ballon que sa fille avait prêté à Stan afin qu’ils jouent tous les deux. Elle est restée seule avec son ballon et un air de mortel ennui, pendant que lui retournait à son téléphone…
Mais heureusement, il y a un endroit où convivialité et partage sont souvent de mise : c’est le terrain de basket. Il est toujours bondé, et des dizaines de ballons rebondissent en tous sens. Invariablement, du haut de son mètre à peine, Stan déboule en courant au milieu des rebonds et arrive à se faire prêter des ballons, trouver des grands pour jouer avec lui et lui faire mettre des paniers !
La dernière fois, c’était un grand blond musclé ; et juste après le père-tapoteur qui ne ressemblait à rien, j’avoue que j’ai eu en le remerciant d’un lointain geste de la main une fugace envie de me mettre au basket… En tous cas, vive l’esprit sportif !